La natation en MEL

Quand on regarde le bilan sportif de la MEL, nous n’avons pas à rougir face aux autres grandes métropoles. Au classement de la Fédération Française de Natation, le Lille Métropole Natation est classé 6ème club en France. Sa progression est continue depuis des années. C’est un club solide qui forme des nageurs de haut-niveau avec des résultats à la hauteur de nos espérances..

Et pourtant, la situation en termes de bassins sur le territoire de la MEL n’est pas glorieuse.

La moyenne française s’élève à un bassin pour 10 000 habitants. C’est mieux que la moyenne européenne. Par exemple, c’est 0,88 bassin pour 10 000 habitants au Royaume-Uni.
Mais cette moyenne masque de nombreuses inégalités.

Ainsi, en 2021 déjà, la Voix du Nord titrait

« Avec cinq piscines, toutes quinquagénaires à part Plein Sud à Lille Sud, Lille-Lomme-Hellemmes détient la palme des grandes villes françaises les moins équipées en bassins « 
Vétusté, rareté, contretemps: la grosse longueur de retard des piscines lilloises – La Voix du Nord

En effet, avec un bassin pour 33 000 habitants sur la Métropole lilloise, nous ne sommes pas bien fournis… Sans compter leur vétusté ! Mais avec la fermeture de la piscine de Saint-André, on passe désormais à un bassin pour 41 200 habitants ! Et on ne parle pas de la piscine Marx Dormoy, vouée à la fermeture d’ici 2 ans ! (cf. article de la Voix du Nord du 9/10/2022)

Qu’est-ce que ça change ?


Sur la métropole de Lille, à la rentrée 2022, un élève sur deux entrant au collège ne savait pas nager ! 1 sur 2 ! (cf. Article France Bleu 26/12/2022) Avec la fermeture de la piscine de Saint-André, on risque de passer à 60% ! c’est colossal , et impensable dans la 4ème ville de France !


– La piscine de Saint-André était l’une des seules de la métropole à avoir un plongeoir avec fosse à plongeon et donc une profondeur de 4,60 m particulièrement appréciée des plongeurs.
– le Lille Métropole Natation, 6ème club de France, disposait de nombreux créneaux pour l’entrainement de ses nageurs de haut niveau. La fermeture de la piscine a plusieurs impacts pour eux : moins de créneaux = moins d’entrainement : moins de créneaux = moins d’adhérents= difficultés financières et à terme, risque de disparition du club.
– L’USSA natation, l’un des premiers club de formation français, a également perdu ses créneaux. C’est donc moins de jeunes qui apprennent à nager, moins de nouveaux talents à détecter pour l’avenir de la natation française, et également moins d’entrainements pour les masters (adultes de plus de 25 ans) qui ont également droit à leur pratique sportive
L’USSA Plongée a également perdu sa piscine, et se retrouve à errer de piscine en piscine pour pouvoir s’entrainer
– les élèves de la section sportive natation du collège Jean Moulin se retrouvent sans piscine, un comble ! Ces jeunes se sont engagés à long terme dans un parcours alliant études et pratique sportive, et se retrouvent sans pratique sportive !
– les utilisateurs de la piscine tels que les nageurs, les bébé-nageurs, les pratiquants d’aquagym, d’aquabike et de natation rééducative et thérapeutique, doivent se retourner vers les autres bassins de la métropole, déjà surchargés et encore plus depuis ! (et cela quand ils le peuvent, selon leur capacité de déplacement et la capacité des autres piscine à les accueillir !)

Le plan piscine 2 :

La MEL semble avoir pris conscience de cette situation dramatique. Elle a engagé un grand plan de construction de piscines, le Plan Piscine II .
On ne peut que s’en féliciter, à terme.
Cependant, quand on voit que le projet de piscine olympique de Saint-Sauveur est en marche depuis 2001 (!!!), et qu’il n’a pas encore démarré, on ne peut que s’inquiéter pour la natation en MEL dans les décennies à venir.

Compte tenu de tous ces éléments, si l’avenir (lointain) semble radieux, il est indispensable que nos dirigeants assurent une période de transition, et surtout qu’il n’y ait aucune fermeture de piscine avant l’ouverture d’une nouvelle !